Du lac Léman à la Méditerranée
La traversée des alpes

Le week-end en Helvétie est terminé. Quelques joyeuses Series ont décidé de continuer la fête et de descendre à travers les alpes jusqu’à la Méditerranée.
Voici le récit de cette aventure pour certains et de vacances originales pour d’autres.

Article mis en ligne le 1er août 2009
dernière modification le 15 décembre 2013

Le week-end en Helvétie est terminé. Quelques joyeuses Series ont décidé de continuer la fête et de descendre à travers les alpes jusqu’à la Méditerranée.
Voici le récit de cette aventure pour certains et de vacances originales pour d’autres.

Les participants  :

  • Le Joufflu 109’’ SW Mazout de 1965
  • Shrek 109’’ SW essence de 1971
  • Bugeye 109’’ SW Mazout de 1968 venue spécialement de Belgique
  • Rigover Lightweight essence de 1981
  • La sauterelle Serie I 86’’ indenorisée de 1955
  • « C’est un art de vivre » Serie I 88’’ de1956 venant du canton de Vaud (Suisse),

Lundi 13 juillet, Départ de la base militaire.
Nous quittons la place d’armes de la base militaire de Bière, lieu du rassemblement « les séries’ chez les helvètes » en direction d’Aoste en Italie.
N’ayant pas payé la taxe qui permet de rouler sur les autoroutes suisses, nous décidons de prendre les routes nationales. Nous longeons une bonne partie du lac Léman. Après une centaine de kms, nous nous arrêtons à Bex afin de casser la croûte et de visiter ses mines de sel. Un petit tour dans le train de la mine dans des galeries creusées en grande partie à la main a ravi les enfants et rafraichi les grands.

Nous reprenons la route en direction d’Aoste. Il fait chaud. Cela commence à grimper. Les essences chauffent. Les diesels fument noir. Le Lightweight s’arrête. Problème d’arrivée d’essence, vapor lock ou vanne 3 voies du réservoir auxiliaire. Après diagnostic de la panne, nous décidons de scinder le groupe en deux. Les premiers réparent et les autres repartent, enfin après avoir titiller les tresses de masse et un petit coup sur le démarreur du joufflu qui nous a fait un petit caprice. Nous affrontons le col du grand Saint Bernard à 2469m, en seconde pour les diesels. Shrek, à l’aise sur cette partie nous double et nous attends au sommet en embuscade avec des boules de neige.

Col st Bernard, passage en Italie

Après une petite pause photos et rafraichissement au bar du col, nous entamons la descente vertigineuse vers le val d’Aoste. Les diesels ne fument plus !!!
Il fait presque nuit, nous traversons Aoste et rejoignons le camping. Un charmant camping, très calme, bien situé entre la route nationale, la voie de chemin de fer, la base d’hélicoptère et occupé par de nombreux moustiques affamés !!
Nous nous installons, rejoints quelques heures plus tard par le reste du groupe.

Mardi 14 juillet : Journée de repos pour les séries.
Nous profitons de cette journée de repos. Les enfants sont ravis des expériences réalisés : bonbon dans des bouteilles de cola et fusées à eau. L’après midi, nous visitons la vielle ville d’Aoste riche en monuments romains.

Campement à Aoste

Nous terminons la journée par une bonne pizza au restaurant du camping. Une bonne grappa (eau-de-vie de marc de raisin populaire en Italie) et puis au lit.

Mercredi 15 Juillet
Comme tous les jours départ prévu à 9H00 mais départ réel après avoir payé le camping à 10h30. On joue avec des câbles à batterie, y en a qui oublie toujours de débrancher leur glacière.
Nous traversons la vallée du Piémont, longeons la ville de Turin pour atteindre le village de Meana di Suza. Cela grimpe fort. Manœuvre obligatoire pour les châssis long. Enfin les premières pistes. Celles-ci sont très bien entretenues. Des cantonniers italiens réparent les dégâts de l’hiver précédent. Au bout de deux heures, nous atteignons le col delle Finestre à 2176m.

Strada de l’assietta dans le brouillard

Nous atteignons le Plan Dell’Alpe. La poursuite du parcours semble compromise. Un panneau indique la fermeture de la piste pour cause de travaux. Nous apercevons les ouvriers rentrant du chantier. Nous arrêtons le premier véhicule et rencontrons par chance le responsable du chantier. Dans un excellent français, celui-ci nous explique, qu’il n’y a pas de problème et qu’entre 18h00 et 8h00 du matin nous pouvons passer. Çà tombe bien, il est 18H00. Malgré la fatigue, nous reprenons la piste. Nous sommes dans le brouillard. Les phares s’allument. Nous croisons un renard. Les paysages sont magnifiques et de plus en plus désertiques. Nous sommes sur une ligne de crête à 2400m d’altitude environ, passant du dessous au dessus des nuages. Nous trouvons un endroit pour bivouaquer proche d’une grande bâtisse, la maison des cantonniers. Une fondue Vaudoise s’avéra bien à propos et excellente, nous a tous bien réchauffés !

Jeudi 16 juillet
Réveil frisquet. Le ciel est clair et dégagé. Nous plions le campement et reprenons la piste en multipliant les arrêts aux niveaux des nombreuses fortifications du XVIII siècles jalonnant la piste.

La maison des cantonniers

Cette piste servait d’ailleurs à approvisionner l’artillerie en place et elle est connue comme étant la plus haute route militaire d’Europe. Les panoramas sont magnifiques.
Nous redescendons tranquillement sur le village de Sestrière et rejoignons par la route le petit village de Rhuilles. La pause déjeuner au bord de la rivière nous permet de déguster quelques pâtes fraiches.

Descente matinale vers Clavière

Il fait beau. On ferait bien la sieste mais il faut repartir. Une montée chaotique et interminable nous fait traverser le hameau en ruine des Chabaud. Les pistes sont désertes.

Montée caillouteuse des Chabaud

Nous sommes bloqués. Le pont que nous devons traverser est en trop mauvais état et ne supportera pas le poids de nos véhicules lourdement chargées. Plusieurs solutions s’offrent à nous. Renforcer le pont avec des plaques de désensablage, couper un épicéa pour étayer le pont, démonter les véhicules pour les passer sur l’autre rive en pièces détachées. Nous décidons finalement de contourner le pont en traversant à gué la rivière. Après sondage de la hauteur d’eau (jusqu’à la cheville), nos Series affrontent ce passage technique avec brio.
S’ensuit une longue descente vers la Colla Bercia et le bar La Coche où l’accueil fut très chaleureux. Nous retrouvons la civilisation et roulons maintenant jusqu’au camping municipal de Guillestre.

Un pont en trés mauvais état

Vendredi 17 juillet
Départ prévu à 9H00. Il est 11h00, on quitte le camping. Je ne sais pourquoi, on a mis autant de temps. Du liquide de frein coule sous la Serie 1 Suisse. On rajoute un peu de liquide, et çà a l’air de ne plus couler.
Départ vers Vars. Les essences chauffent, et les diesels fument !!! Avant le col, on quitte la route et attaquons la piste pour rejoindre Risoul. Nous traversons les différents domaines skiables, 43 km de pistes, jusqu’à découvrir le lac de Serre Ponçon.
Il est déjà 16 H00, la fatigue se fait sentir, le temps tourne à l’orage. On raccourcit la balade. Quelques courses au supermarché du coin et retour au camping de la veille sous des trombes d’eau.
On organise un abri de fortune pendant que certains font la sieste et que les enfants entassés dans Shrek regardent un DVD.

La descente vers Embrun

Un peu de vin blanc, du poisson et du riz, une bouteille de gaz et une grosse poêle suffisent à nous occuper pour cette fin d’après midi : Paella au menu. !!

Samedi 18 Juillet
Départ pour Tende par la route ;
Nous commençons par le col de Vars et redescendons dans la vallée de l’Ubaye. Peu de circulation et paysages magnifiques, nous nous arrêtons après le col pour casser la croûte au bord de la rivière. Nous changeons de vallée pour passer en Italie via le col de Larche. Enfin nous rejoignons le camping Municipal du village de Tende en repassant la frontière par le tunnel du même nom.

La vallée de l’Ubaye

La Serie suisse a fini le parcours sans freins. Plus de Lookeed dans le réservoir.
Notre équipage en profite pour préparer une spécialité bien de chez eux : steacks with french fried potatoes. Pendant ce temps, le maître cylindre de la Serie helvète est démonté. Le joint du piston est HS. Bugeye a dans sa caisse un émetteur et un récepteur d’embrayage neuf de Serie II. Par chance le diamètre extérieur de l’émetteur est identique à celui du maître cylindre. Après deux montages et remontage avec des ressorts différents et une bonne purge, la Serie retrouve ses freins. Par Saint Lucas, la magie Land Rover a fonctionné.

Dimanche 19 Juillet
Départ pour la piste de l’amitié. Nous attaquons par une succession de 46 lacets vertigineux, sur 800 m de dénivelé : un véritable plat de spaghetti. Les 109 font 3 parfois 4 manœuvres à chaque virage. Seules quelques motos se hasardent sur cet itinéraire. Cette piste, stratégique, fût utilisée dès le Moyen Âge pour livrer du sel et d’autres denrées dans la vallée du Piémont. Au XIXe siècle, un service de diligence permettait aux voyageurs de passer le col 3 fois par semaine. Mais c’est durant les différentes guerres que cette piste s’est malheureusement le plus illustrée.

La piste des diligences

Au sommet, nous faisons la visite du fort central. Il fait partie d’un ensemble de 6 fortifications massives, construit vers 1880, sur la ligne de crête au-dessus de la vallée de la Roya. Ce système de défense fût mis en place pour protéger le Piémont des assauts d’ennemis éventuels.
Quelques km plus loin, des éboulements ne permettent plus le passage et l’accès est interdit pour raison de sécurité. La piste de l’amitié, çà sera pour une autre fois. Nous rebroussons chemin et changeons d’itinéraire pour aller vers la vallée des merveilles.

Rencontre sur la piste de l’amitié

Nous avons pu remarquer la force des avalanches du printemps avec des amas de neige au bord de la piste. Je pensais que cette vallée portait ce nom de part l’harmonie de sa végétation, de ses cascades et de son relief. Eh bien non !, cette vallée est une vallée du parc du massif du Mercantour où ont été découvertes plus de 40 000 gravures datant pour la plupart de l’Âge du Bronze. Dommage, que nous n’ayons pas su cela plutôt : 1h30 de marche, nous aurait permis de les découvrir. On y retournera.

Lundi 20 Juillet
Voilà, çà se termine. Nous descendons la vallée de la Roya pour rejoindre la mer. Nous traversons, non sans mal, la ville de Vintimille dans les embouteillages. Nous cherchons la mer sur cette côte ultra bétonnée. Finalement, nous irons jusqu’à Bordighera et terminerons ce voyage par du poisson frais du resto de la plage.

Vallée de la Roya. Quelques kms avant d’arriver à la mer

Pas besoin de road book, ni de GPS, juste quelques bouts de cartes et de la bonne humeur ont suffi à nos Series pour un tel voyage. Les pannes, sans gravité, ne nous ont jamais arrêtés.
Mis à part sur la piste de l’amitié, très fréquentée, nous n’avons croisé quasiment personne, juste quelques randonneurs et VTTistes avec qui nous avons échangés quelques mots sympathiques.
Plusieurs spécialités locales et personnelles ont été partagées au cours des repas. De bonnes rigolades, une météo au top, la passion des Series’ en toute simplicité, ont fait de cette balade, à la suite du rassemblement “Des Series’ chez les helvètes”, des vacances extraordinaires.

Vivement l’année prochaine pour une autre balade vers la Chine, le Portugal ou en France, peu importe, pourvu que ce soit en Series’…

Bordighera, enfin la méditerranée !!

Photos : Bugeye et Cargolade